Note d'intention
Alertés et interloqués par l’état de délabrement du niveau de vie et de la «démocratie» grecque, les réalisateurs de Dédale ont souhaité aller constater par eux-même la souffrance des Athéniens.
Le but initial du documentaire était de palier au silence des médias dominants, qui taisent la situation et se concentrent uniquement sur le volet financier des événements. Il s’agissait d’aller observer la situation sociale et d’en témoigner ici afin de rester en alerte, conscient des politiques européennes à
l’oeuvre à quelques 2000 km de la France.
Mais de ces rencontres, humaines, touchantes, de ces personnes qui se sont révélées devant nous avec leur pauvreté récente et brutale, avec leur soif de raconter leur quotidien et leur envie de voir dérailler la mécanique gouvernementale, de tous ces mots échangés est né autre chose.
On nous a raconté comment la vie s’organise dans la crise, et ce qu’il faudrait réaliser après celle-ci. On nous a parlé d’assemblées de quartier. Nous avons été les voir. De même nous avons vu des jardins partagés, des repas collectifs, des centres sociaux, un hopital, tous autogérés. Nous avons vu la vie prendre le pas sur les oppressions et le sujet du film a évolué : de toute cette urgence est né une nécessité de penser l’organisation de la cité autrement.
Le fil de la politique est tombé entre nos mains et c’est en le suivant que nous avons été amenés à rencontrer différents penseurs contemporains : Costas Charitakis,
Etienne Chouard, Yannis Youlountas, Corina Vasilopoulou...
Etienne Chouard, Yannis Youlountas, Corina Vasilopoulou...
Dédale, c’est le déroulement de ce fil : des souffrances du quotidien imposées par l’austérité, à la réflexion autour d’un système en panne, nous aboutissons à la conceptualisation d’un régime qui serait réellement démocratique.